Les 4 accords Toltèques

Introduction

Si vous avez réussi à passer à côté jusqu’ici, cela ne devrait pas durer. Les Quatre Accords toltèques (titre original, The Four Agreements), livre d’une centaine de pages publié en 1997 aux États-Unis, se sont déjà écoulés à plus de quatre millions d’exemplaires dans le monde. Outre-Atlantique, c’est l’animatrice de télévision Oprah Winfrey, considérée comme la femme la plus influente de son pays, qui l’a sorti de l’ombre en 2000 en disant tout le bien qu’elle en pensait dans son talk-show.

Succès immédiat : depuis, l’auteur de l’ouvrage, le chaman mexicain Miguel Ruiz, a pris soin de faire de ses « accords » une marque déposée… En France, c’est Maud Séjournant, une proche de Miguel Ruiz labellisée « enseignante certifiée », qui est à l’origine de sa publication. Traduit en 1999, l’ouvrage a vite trouvé ses aficionados. Il a inspiré le romancier Bernard Werber et nombre de thérapeutes français. « Quand j’ai découvert le livre, j’ai eu le sentiment que l’auteur y avait retranscrit les observations issues de ma propre expérience », confie Olivier Perrot, psychologue clinicien et président de l’Association française de la nouvelle hypnose (AFNH). Sur Internet, blogs et forums ont amplifié le succès de Miguel Ruiz. À ce jour, plus de cent mille exemplaires de son ouvrage ont été vendus dans l’Hexagone.

« Miguel Ruiz propose de passer avec soi quatre accords visant à briser nos croyances limitatives, précise Maud Séjournant. Celles que nous développons depuis l’enfance, qui distordent la réalité et nous maintiennent dans la souffrance. » À force de conditionnements culturels et éducatifs (sur ce qui est juste ou faux, bon ou mauvais, beau ou laid) et de projections personnelles (« Je dois être gentil », « Je dois réussir »…), nous avons intégré une image fausse de nous-même et du monde.

Ces idées ne sont pas nouvelles. « Elles reprennent les principes de la thérapie cognitive, qui démontrent à quel point le manque de distance ou la généralisation abusive sont des pièges», remarque le psychiatre François Thioly. Pourquoi alors cet engouement ? D’après Maud Séjournant, le talent de l’auteur est d’expliquer ces quatre accords avec des mots simples et des cas concrets. Il laisse entendre que s’il a pu s’approprier ces accords, tout le monde peut le faire. »

Le premier accord concerne la parole, le deuxième la représentation, le troisième la pensée et le quatrième porte sur l’action. Le cinquième tempère le deuxième qui pourrait nous couper des autres.

Je vous propose 5 exercices pour pratiquer chacun de ces accords toltèques.

Premier accord : l’humain est le miroir de l’humain

Avec le premier accord toltèque, il ne s’agit pas d’être gentil ou silencieux, mais de parler “vrai”. Pour être impeccable, la parole doit être consciente. Or souvent, nous utilisons inconsciemment les autres comme un miroir. Les commentaires ou les critiques que nous faisons sur l’autre sont souvent des projections de notre “part d’ombre”. Cette part d’ombre est constituée de tout ce que nous refusons de voir en nous, aussi bien nos qualités que nos défauts. Ce mécanisme de projection est souvent la cause de pensées et de paroles négatives à l’encontre des autres. On peut projeter sur l’autre des traits de caractère que l’on n’accepte pas chez soi, des traits de caractère que l’on a réprimés ou nos propres schémas.

En apprenant à apprivoiser notre ombre, nous serons plus à même de pratiquer le premier accord toltèque.

Prendre un crayon, s’installer confortablement et suivre les indications :

  • Pensez à une personne qui vous est antipathique et notez tout ce que vous lui reprochez (ex : Jean est un mauvais père) ;
  • Reprenez chaque reproche et voyez ce que chacun d’entre eux révèle à votre sujet (ex : Depuis que j’ai repris le travail, je culpabilise d’être une mauvaise mère. Le sujet de la parentalité est sensible pour moi.) ;
  • Choisissez une autre personne et faites à nouveau l’exercice.

Second accord : Prendre du recul

Le deuxième accord nous invite à ne pas prendre personnellement la parole d’autrui puisqu’il ne s’agit que de la projection de sa représentation du monde et non de la réalité.

Prendre du recul permet d’éviter de prendre certaines situations trop à cœur. Comment dès lors prendre le juste recul, se dégager des circonstances sans s’en éloigner plus qu’il ne faut ? Pour cela, il est possible de se décentrer de soi, de la situation ou du présent.

Prendre un crayon, s’installer confortablement et suivre les instructions :

  • Pensez à une situation récente où vous avez pris une situation à cœur ou des remarques/ critiques de manière très personnelle.;
  • Prenez du recul en vous posant ces questions :
    • Qu’est-ce qu’un Aborigène aurait pensé à ma place ?
    • Qu’est-ce qu’un habitant du Moyen Âge aurait pensé à ma place ?
    • Dans 10 ans, est-ce que je ressentirai toujours la même chose ?
    • Repensez à cette situation à partir de la perspective de quelqu’un qui vous veut du bien.

Notez ce que cela change : les sensations dans le corps, les émotions, les pensées, le vocabulaire qui vient en tête, les actions à entreprendre… ?

Troisième accord : La quête de vérité

Une supposition n’est qu’une hypothèse parmi d’autres : c’est quelque chose que nous tenons pour vrai, ce qui est différent de quelque chose que nous savons être vrai. Le troisième accord toltèque nous invite à vérifier nos suppositions sans les prendre pour argent comptant et de formuler des demandes sans présupposer qu’autrui comprend instinctivement nos besoins. Il est préférable de revenir aux faits objectifs, d’observer sans juger.

Notre vie est une quête de la vérité pour couper court aux suppositions. Cet exercice montre l’influence de nos interprétations sur notre façon de nous sentir et de nous comporter.

Prendre en crayon et remplir le tableau suivant :

Au cours de la journée ou de la semaine, notez les événements et les comportements des autres qui vous agacent ou vous font vous sentir mal, et les suppositions que vous faites pour y donner sens. Remarquez ensuite l’impact émotionnel et comportemental que ces suppositions ont sur vous.

 

Quatrième accord : Ni trop, ni trop peu

Notre “mieux” change d’instant en instant : il n’est pas le même selon que nous sommes en bonne santé, malades ou encore fatigués. Le quatrième accord toltèque nous prémunit du laxisme et du perfectionnisme.

Cet exercice nous invite à emprunter la voie du milieu.

Prendre un crayon, s’installer confortablement et suivre les instructions :

  • Situez-vous sur une échelle qui va du laxisme (-10) au perfectionnisme (+10) : Laxisme   -10………………………..0…………………..+10  Perfectionnismes
  • Si vous vous situez du côté laxisme, demandez-vous ce que vous feriez de différent si vous étiez à un point de plus sur l’échelle, c’est-à-dire un peu plus rigoureux. Si vous vous situez du côté du perfectionnisme, demandez-vous ce que vous feriez de différent si vous étiez à un point de moins sur l’échelle, c’est-à-dire légèrement plus flexible.

Cinquième accord : Entendre le message

Quand on écoute l’intention qui sous tend les mots, nous pouvons comprendre le véritable message. Même si les reproches ou les critiques parlent davantage de ceux qui les émettent que de nous-mêmes (par le jeu des projections), ils peuvent malgré tout revêtir un fond de vérité ou un message à entendre.

Répondre aux questions suivantes pour dégager notre “angle mort” qui nous empêchent de voir certaines choses nous concernant et que les autres perçoivent :

  • Quels sont les reproches que l’on m’a déjà faits ? (ex : Une amie m’a dit que j’étais égoïste)
  • Y a-t-il une petite part de vérité (ou en tout cas un message à entendre) derrière ce reproche ? (ex : C’est vrai que je fais souvent passer mon travail avant mes amis)

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