Randonnées de sylvothérapie

La sylvothérapie

La sylvothérapie est une thérapie par les arbres. En les enlaçant, certaines personnes parviendraient à réduire leur stress, leur tension artérielle ou encore leur taux de cortisol. Mais cette pratique n’est pas sans risque, avant d’approcher un arbre, mieux vaut prendre quelques précautions.

La nature est notre amie, mais mieux vaut rester sur ses gardes. De plus en plus de personnes sont adeptes de la sylvothérapie à travers le monde. Venue du Japon, où elle est appelée “Shinrin Yoku” pour bain de forêt, la pratique consiste à se soigner grâce aux arbres. Pourtant, ils ne sont pas sans danger et il est nécessaire de prendre certaines précautions pour que cela ne vire pas au drame.

Se balader en forêt, c’est l’une des meilleures ordonnances naturelles pour lutter contre le stress et booster son énergie ! Le tree hugging, autrement dit, l’art de faire un câlin et de communiquer avec les arbres, se développe en France. Nos conseils pour pratiquer la sylvothérapie et profiter des bienfaits apaisants des arbres.

C’est un terme encore récent en France (cinq années d’existence tout au plus), qui désigne une pratique ancrée, elle, depuis les années quatre‑vingts au Japon : le bain de forêt. La sylvothérapie, comme on l’appelle en France, est, au pays du Soleil levant, une pratique de soins courante, appréciée aussi bien individuellement que dans le milieu professionnel.

Bien avant que les Japonais n’en découvrent les atouts et ne lui donnent un nom, d’autres peuples profitaient instinctivement de cette immersion proche de la méditation, sans la nommer précisément : “Les Amérindiens, par exemple, pratiquent depuis toujours la sylvothérapie : pour eux, le lien avec la nature est un art de vivre”, confirme Vincent Karche, forestier, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet.

En France aussi, plus près de nous, des médecins et forestiers préconisaient déjà la balade en forêt du côté d’Arcachon, à la fin du XIXe siècle : “Des malades, atteints notamment de tuberculose, se rendaient dans les forêts de pins pour y trouver l’apaisement”, poursuit le forestier.

Il existe cinq formes de sylvothérapie

Ces balades immersives entre troncs et canopée peuvent prendre des formes différentes, selon la façon dont on entre en contact avec les arbres et ce que l’on exploite de leur présence. On distingue ainsi 5 variantes :

  • la sylvothérapie antistress, faite de relaxation et d’exercices corporels, qui vise à se libérer des émotions négatives et du stress ;
  • la sylvothérapie créative, qui consiste à créer avec des éléments de la forêt, prendre des photographies des arbres ;
  • la sylvothérapie récréative, au cours de laquelle on pratique des jeux, on apprend à connaître les végétaux pour libérer la créativité qui sommeille en nous ;
  • la sylvothérapie énergétique, qui mêle connaissance du bénéfice des arbres, méditation et exercices énergétiques pour retrouver l’énergie vitale ;
  • enfin, la sylvothérapie culinaire fait se succéder cueillette d’ingrédients naturels et préparations culinaires, comme une infusion de feuilles de tilleul.

À ces différentes approches réservées aux initiés de tous âges, on peut préférer l’essence même de la sylvothérapie : le bain de forêt dans un simple, mais essentiel objectif de bien‑être.

Pourquoi la sylvothérapie a le vent en poupe en Occident ?

Si le concept de sylvothérapie est récent, les gens apprécient depuis longtemps de se promener dans des espaces de nature pour profiter de l’atmosphère forestière, propice au calme.

Dans le contexte trépidant de nos vies essentiellement urbaines, les bienfaits de la nature apparaissent comme un contrepoint nécessaire aux sollicitations mentales et sociales répétées

À quoi correspond ce besoin de nature ?

L’espèce humaine a évolué au contact de la nature.

Un environnement naturel constitue un cadre propice au développement physique et psychique des individus.

Dans des conditions favorables, les bienfaits d’une immersion dans la nature sont nombreux : réduction de la pression artérielle, prévention de certaines maladies, diminution du stress, réduction de la fatigue, amélioration des fonctions cognitives.

Que recherchent ceux qui souhaitent pratiquer ?

Les motivations sont multiples : certaines personnes vont rechercher un mieux-être, d’autres une pratique physique, le plaisir de vivre un moment partagé ou encore la découverte et l’observation du vivant.

Voire plusieurs de ces bénéfices à la fois.

Ces pratiques d’immersion dans des espaces de nature nous rapprochent des lieux habités de vie animale et végétale, dont le contact nous profite.

Ces expériences positives interrogent plus largement notre relation à l’environnement naturel.

Quels sont les bienfaits des arbres sur notre santé ?

Mais ce n’est pas tout, Les arbres émettent des molécules dont des terpènes, molécules odorantes des plantes, que l’homme peut sentir, par les voies olfactives. Cette inhalation peut agir sur le système nerveux central et la production de neuromédiateurs telle que la dopamine et la sérotonine, les hormones du bien-être.

Pour profiter de tous ces bienfaits lors d’un bain de forêt, il suffit de laisser l’ensemble de nos sens être stimulés, lors d’une marche en pleine conscience.

Des effets immédiats et durables, scientifiquement démontrés

Il est démontré par des critères biologiques que les bains de forêt font baisser le taux de cortisol, l’hormone du stress, en particulier lors de stress chronique.

Une diminution de la tension artérielle chez des personnes ayant un score un peu élevé et une diminution du rythme cardiaque sont également observées chez les pratiquants.

Les bienfaits sont immédiats : sensation de relaxation, de bien-être. Et l’effet est durable selon les experts.

L’idéal est de s’offrir ce bain de forêt régulièrement.

Une fois par semaine au minimum, profiter des bienfaits des arbres n’est pas le privilège de ceux qui vivent à proximité d’une forêt ou d’un bois :

La sylvothérapie est tout à fait adaptable à la vie des citadins. On peut pratiquer dans les parcs, les jardins publics, même à petite échelle, en prenant l’habitude d’observer les arbres dans les rues.

À noter : une étude menée par le professeur Qing Li, fondateur de la société japonaise de sylvothérapie et médecin immunologiste à l’université de médecine de Tokyo, a mis en évidence, après trois jours et deux nuits en forêt, une activation des cellules NK (“Natural Killer”), sortes de sentinelles chargées de détruire les cellules cancéreuses.

Comment aider les enfants à se rapprocher des arbres ?

Le contact avec les arbres est bénéfique pour les enfants. En forêt, vous pouvez leur proposer de dessiner les arbres qui les entourent, de ramasser leurs feuilles et leurs fruits, de réaliser des tableaux végétaux avec du bois et des écorces.

Vous pouvez aussi organiser un jeu, parfaite initiation à la sylvothérapie : il suffit de bander les yeux de l’enfant pour lui faire découvrir les arbres par le toucher et l’odorat

Bain de forêt : mode d’emploi, comment bien choisir son arbre ?

Tout commence par un choix, celui de la forêt. Il faut privilégie les forêts peuplées d’arbres qui ont poussé de manière naturelle.

Évitez les arbres plantés en rang, les sapinières. Il est bon que la forêt ait gardé une petite dimension de fouillis, qu’elle mêle lierre, houx, chèvrefeuille, arbres de tous les âges, de toutes espèces”.

Le bain sera plus efficace dans une forêt vivante, avec des paysages qui changent chaque fois que vous tournez le regard. Le lieu retenu, faut-il vivre cette expérience seul ou la partager ?

La sortie peut se faire en solo, ou accompagné de personnes animées des mêmes intentions : ouvrir grands ses sens et son cœur pour recevoir au mieux les bienfaits de la forêt”.

Une immersion de deux à trois heures dans l’idéal !

Attendez‑vous à une longue balade : il faut compter au moins 1 h 30 d’immersion, 2 ou 3 heures idéalement pour en tirer un maximum de profit.

Une fois dans cette cathédrale de verdure, comment procéder ?

Un bain de forêt, c’est la forêt qui entre en vous plutôt que vous qui entrez dans la forêt.

L’arbre n’est pas qu’un décor, il faut être prêt à entrer en relation avec lui, à vivre une relation sensible avec l’environnement, les cinq sens aux aguets, les yeux parfois en l’air, vers la canopée.

Pour s’ouvrir à cette expérience, il est essentiel de faire le silence en soi, de se mettre dans un état méditatif.

En groupe, on se réunira autour d’un arbre pour prendre conscience de son enracinement, sa force, sa paix et sa lumière ; on essaiera de percevoir ses qualités.

Comment enlacer ou embrasser un arbre ?

On peut ensuite choisir son arbre. Frêle ou grand et vigoureux, cela n’a pas d’importance. Allez vers l’arbre qui vous attire, qui vous paraît accueillant. L’arbre vous choisit aussi.

Il peut vous signifier qu’il ne souhaite pas vivre une relation avec vous lorsque vous le saluez.

Vous allez alors ressentir une émotion négative et vous diriger vers un autre spécimen.

Ensuite, approchez‑vous doucement de lui – n’oubliez pas qu’il s’agit d’un être vivant –, posez vos mains sur le tronc, écoutez-le.

On peut l’enlacer, voire l’embrasser, mais il n’y a aucune obligation.

Des mousses et des lichens peuvent occasionner des allergies, c’est vrai, mais cela reste rare.

Plus ennuyeuse est la menace des tiques. Pour s’en prémunir, il est conseillé de porter des vêtements couvrant les jambes et les bras.

Bienfaits des arbres : 10 arbres et leurs pouvoirs

Le bouleau, pour retrouver l’estime de soi

C’est l’arbre de la douceur. Il permet de s’accepter et de développer une meilleure estime de soi.

Comment en profiter ? Asseyez-vous au pied d’un bouleau et laissez-vous imprégner par son énergie. Peu à peu la paix s’installe en vous. Posez les mains sur son tronc et voyez quelles sensations éveille en vous la douceur soyeuse de son écorce : vous sentez-vous devenir plus câlin ou est-ce l’aspect rugueux des sillons de l’écorce qui vous attire ? Chacune de vos réactions a un sens dans votre vie.

Le châtaignier : l’arbre du tout possible

Sa présence est tellement sécurisante qu’elle nous aide à faire le vide et nous abandonner à l’instant présent. Le châtaignier nous invite à nous rendre disponibles.

Comment en profiter ? Le meilleur moyen d’entrer en contact avec l’énergie du châtaignier est de ramasser ses fruits. Vous pouvez aussi promener vos doigts sur les feuilles, la bogue, les rugosités du tronc et prêter attention aux différentes sensations que ce toucher crée en vous.

Le chêne vert, pour trouver la quiétude

Le chêne vert dégage une énergie conciliante et apaisante. Par sa seule présence, il génère une impression de sécurité profonde qui chasse nos idées noires.

Comment en profiter ? Asseyez‑vous en tailleur, le dos appuyé contre l’arbre, puis adoptez une respiration abdominale et laissez‑vous peu à peu envahir par l’énergie du chêne vert, abandonnez‑vous à cette tranquille torpeur du corps et de l’esprit

Le cyprès : la force tranquille

Cet arbre aide à dominer les angoisses, notamment celles liées à la mort.

Comment en profiter ? Caressez son feuillage et observez comment le frémissement provoqué se propage amplement mais s’arrête rapidement. Le cyprès communique sa force tranquille. Vous pouvez ensuite cueillir deux de ses fruits, un jeune, vert et tendre, et un de l’année passée, brun gris, en prendre un dans chaque main, et sentir l’énergie qui circule de l’un à l’autre.

L’épicéa, pour renaître à soi

L’énergie de l’épicéa nous pousse au lâcher-prise.

Comment en profiter ? Pour bénéficier de son énergie, il convient de se mettre en disponibilité totale. Approchez-vous de cet arbre en étant détendu, puis posez vos mains sur son tronc. Votre respiration devient plus facile, vos tensions et vos résistances se relâchent, une énergie naît en vous, avec peu à peu un rêve, une envie qui peut survenir.

L’érable, pour trouver l’apaisement

Cet arbre généreux et paisible distille une énergie propice à la méditation. Il constitue un havre de paix en particulier pour les personnes stressées.

Comment en profiter ? Choisissez de préférence un bel arbre âgé à l’épaisse frondaison. Observez-le, laissez-vous prendre par l’envie de plonger dans ce dense feuillage. Vous pouvez aussi cueillir une feuille, la tenir des deux mains, et la fixer du regard. Adoptez une respiration profonde et concentrez-vous sur cette feuille jusqu’à y voir la représentation de l’arbre en entier. Reprenez une respiration naturelle et fermez les yeux jusqu’à ce que cette image s’évanouisse. Refaites cet exercice plusieurs fois. Un sentiment de sécurité et de sérénité s’empare de vous peu à peu.

Le hêtre, pour prendre confiance en soi

L’énergie du hêtre invite à développer la confiance en soi. Elle nous aide à retrouver la sérénité lorsque nous sommes dans le doute, l’incertitude ou l’inquiétude.

Comment en profiter ? En vous asseyant au pied d’un hêtre, observez votre assise au sol et les sensations que l’énergie de cet arbre déclenche peu à peu, en particulier au niveau de votre ventre, base de votre force.

Le houx : la paix du cœur

Le houx procure un profond ancrage et une grande solidité. L’énergie qui s’exprime dans ses piquants fait craquer notre dureté et dissout nos protections afin de libérer notre sensibilité.

Comment en profiter ? Touchez les feuilles de houx, observez votre ressenti, les émotions et les pensées que cela éveille. Vous pouvez aussi vous appuyer contre son tronc et vous sentir supporté. Concentrez-vous sur votre respiration, et sentez qu’à chaque expiration vos pieds s’enracinent plus profondément dans le sol. Vous repartirez d’un pas solide, les pieds sur la terre et la tête dans les étoiles.

Le noisetier, pour apprendre la patience

Près de son ample feuillage et de ses troncs multiples, l’on se sent protégé, l’on retrouve l’envie de prendre son temps, de cheminer tranquillement dans la vie.

Comment en profiter ? Pour tirer le meilleur profit de son énergie, rendez-lui visite régulièrement. Approchez‑vous et regardez ses troncs multiples, puis prélevez un petit rameau, fermez les yeux, laissez son parfum vous ramener en enfance, méditez sur le temps parcouru. Vous savez au fond de vous‑même qu’il vous faudra du temps et de la persévérance pour récolter tous les fruits de la maturité.

Le platane : celui qui fait face

Imperturbable, le platane est une invitation à reprendre des forces à l’abri de son temple végétal.

Comment en profiter ? Sous un platane un peu isolé, asseyez-vous en tailleur, la base du dos bien calée contre l’arbre, les mains ouvertes, paumes retournées vers le ciel et posées sur les genoux repliés. Fermez les yeux et ressentez son énergie. Prenez de profondes et lentes respirations. Bientôt, vous faites corps avec lui et son énergie vous guide. Cet exercice apaisant est excellent contre le stress.

Les sorties avec l’Association Bretagne Namasté

Les sorties en extérieur de sylvothérapie organisées par l’association Bretagne Namasté, auront pour but l’apprentissage des techniques visant cette pratique. Des techniques d’auto-hypnose et/ou de méditationseront également pratiquées.

Une collation à base de plante sera offerte.

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